Pourquoi une application mobile de participation ?

Ce billet fait partie d’une série d’articles visant à expliquer les choix de design – conceptuels, techniques et graphiques – faits lors de la création de la solution de participation Vooter.

Le temps passé sur mobile et tablette, toutes générations confondues, a été multiplié par 15 en moins de 10 ans (2010-2019). Et cette tendance n’est pas prête de s’inverser : chez les jeunes, ce sont 60% qui n’utilisent que leurs smartphones pour accéder au web.

Des données pour confirmer le choix de l’application mobile

Lorsque nous avons créé Vooter, fin 2014, la France comptait déjà 27 millions de mobinautes quotidiens. A l’époque, les avis des experts divergeaient : beaucoup pariaient sur la disparition des applications mobiles, au profit du web responsive.

3 ans plus tard (2018*), la France comptait 22% de plus de mobinautes réguliers (34 millions), qui passaient plus de 90% de leur temps “mobile” sur des applications, pour moins de 10% sur des sites web responsive : malgré la forte croissance du web sur mobile, les utilisateurs ont continué à préférer les applications… et les bonnes raisons ne manquent pas : l’expérience utilisateur inégalée (en terme d’animation, de graphisme, de disponibilité, etc.), la vitesse d’interaction, les fonctions plus avancées que le web, un format vraiment adapté, la possibilité de revenir facilement sur l’application qui est accessible sous forme d’icône sur le bureau plutôt que grâce à une URL dure à mémoriser et peu reconnaissable.

Aujourd’hui, avec le recul et les informations statistiques de l’évolution de la consommation digitale des dernières années, le choix d’être une solution “mobile-first” (c’est à dire pensée en considérant que le médium principal d’interaction sera l’application mobile) est une évidence. Même si nous n’avions pas encore toutes les données lors de nos choix structurants, dès les prémices de Vooter, nous étions convaincus que nous devions nous orienter vers une application mobile de consultation et d’information, dédiée, et non pas un simple site web navigable depuis un mobile.

Cependant, le choix technique restait difficile à assumer, car beaucoup plus engageant :

D’un côté, il suffit de faire un site web unique pour répondre à tous les besoins. C’est rapide, et demande peu de travail de maintenance.

De l’autre, il faut supporter plusieurs systèmes d’exploitation (iOS, Android) et plusieurs formats (différents ratios et résolutions d’écrans de téléphones et de tablettes). Et en sus, de toute manière, il faut proposer tout de même un site web pour les utilisateurs qui ne sont pas équipés d’un smartphone.

Malgré les multiples avantages de l’application par rapport au site web mobile, la raison la plus importante pour nous, nous l’avons découverte en essayant de nous placer dans la tête de nos futurs utilisateurs finaux :

Seraient-ils sur Vooter pour donner leurs avis une fois, comme un sondage au fond, ou au contraire feraient-ils le choix d’accompagner les administrateurs du groupe dans leurs prises de décision, et le choix de s’impliquer sur le long terme ?

Une vision : l’action par l’implication

On ne change pas un territoire, une organisation ou encore un système avec juste quelques idées collectées un beau jour de printemps. On fait évoluer au cours de nombreux cycles d’échanges, de discussions, d’informations, de négociations parfois. Le concept de Vooter a toujours été d’aider à faciliter ces cycles, à pousser plusieurs sujets en parallèle si nécessaire, à chercher des consensus forts, des bribes sur lesquelles il est possible d’avancer tout de suite : Pour cela, il faut impliquer, intégrer, rallier, convaincre.

Nous ne voulions surtout pas d’un énième sondage : nous voulons former des communautés bienveillantes de femmes et d’hommes, capables de s’exprimer, mais aussi d’agir, d’entreprendre les changements qui sont choisis. Et pour cela, il n’y a qu’une seule et unique solution : être au plus proche de chacun, dans la poche de chaque répondant, pour que ce soit le plus simple pour lui, disponible partout et tout le temps, en continu. Seule une approche mobile complète pouvait assurer cela.

Et de cet avantage en découlent beaucoup d’autres.

La participation par mobile : une somme de bienfaits

Toucher tous les publics

Etre au plus près, c’est pouvoir toucher tout le monde, notamment les actifs qui n’ont que peu de temps, et d’autres publics spécifiques : le smartphone, c’est la fenêtre pour toucher un public jeune, la tablette le moyen de toucher les seniors. Et tous ces utilisateurs peuvent créer leur compte quand ils le souhaitent et participer tout de suite : De chez eux, bien sûr, mais aussi à l’arrêt de bus, lors d’une réunion publique ou au marché – au moment même où ils en entendent parler. Finis les échecs de communication, avec un outil mobile il est possible de toucher les utilisateurs par tous les moyens disponibles avec un maximum de transformation.

Enfin, être mobile permet de favoriser la viralité : facile à partager, facile à montrer à ses proches.

Faire participer régulièrement

Notre but a toujours été de créer un lien pérenne, sortir du sondage qui est vendu comme de la participation, et privilégier la construction de communautés actives et capables. Réussir à toucher tous les publics n’est donc que la première partie du combat : la seconde, consiste à faire en sorte que les individus continuent d’utiliser la solution. Et pour obtenir cette meilleure rétention des utilisateurs, le mobile est nécessaire, que ce soit pour le côté pratique (toujours sur soi) ou pour les notifications Push qui permettent de re-contacter les membres d’un groupe, pour communiquer sur les résultats de la consultation (la fin de la boucle) ou les solliciter sur de nouvelles problématiques.

Analyses & qualité des données

Etre mobile, ça veut dire aussi collecter des données beaucoup plus utiles :

  • La géolocalisation est beaucoup plus précise et apporte des informations réelles d’utilisation, assurant des analyses beaucoup plus fines, pour une action parfaitement calibrée.
  • En touchant directement l’utilisateur dans sa poche, on lui permet de répondre tout de suite : les administrateurs obtiennent une tendance beaucoup plus rapidement. En règle générale, sur une communauté établie, notre expérience montre que l’on obtient une tendance fiable après seulement 10 minutes de consultation.
  • Enfin, certaines données spécifiques aux téléphones contribuent à assurer une qualité supérieure en terme de sécurité : les données sont plus fiables et exceptionnellement compliquées à influencer.

Tout dépend du besoin…

Pour finir, le choix de s’orienter vers un outil web ou un outil web+mobile dépend vraiment du besoin des administrateurs :

S’il n’y a pas de volonté de faciliter la pénétration et les rétention des répondants, un outil web peut fonctionner parfaitement.

En revanche, s’il est capital pour vous d’être au plus près des citoyens, habitants, membres, collaborateurs, copropriétaires, etc. lorsque vous sollicitez leurs avis, et de les impliquer sur le long terme dans un processus contrôlé de co-construction, seule une application mobile pourra offrir des résultats exceptionnels de participation.

* NOTES & SOURCES

Mobile-First : Pensé en priorité pour l’utilisation optimisée sur mobile.
“En France en 2018, ce sont 34 millions de mobinautes au quotidien, 3 millions de plus qu’en 2017. Notamment chez les 15-24 ans : « sur leurs 2 heures de surf quotidien, les 15-24 ans en passent les trois quarts sur leur mobile. Ils sont 6 sur 10 à utiliser exclusivement leur smartphone pour naviguer sur internet chaque jour.

Si les mobinautes visitent en moyenne 56 sites par mois contre 18 applications, ces dernières concentrent 90% du temps passé sur mobile. D’ici 2021, les mobiles devraient atteindre 61% du trafic Internet mondial.”

Source médiamétrie : https://www.mediametrie.fr/fr/lannee-internet-2018